Le dossier accablant de la psychiatrie pénitentiaire à Genève

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M. Alex Baur rapporte : "Le corps d’Adeline M. a été retrouvé la gorge tranchée. Le détenu Fabrice Anthamatten a assassiné la sociothérapeute Adeline M. pour ensuite prendre la fuite. La victime, Adeline M. était une sociothérapeute expérimentée qui avait déjà fait plus de 200 sorties accompagnées avec des condamnés. Reste qu’elle n’était pas criminologue et qu’elle n’avait que peu connaissance du dossier.

"Sa tâche consistait à accompagner les condamnés et à faire un rapport de ses observations. D’autres prenaient les décisions. Adeline M. devait tabler sur le fait qu’on ne l’envoyait pas dans la nature avec un assassin dangereux. "Nous n’avons jamais pensé à la possibilité d’une chose tellement atroce que celle qui est arrivée à Adeline", a admis la directrice du service de psychiatrie pénitentiaire. Pourtant, dix ans auparavant, Anthamatten avait ligoté deux femmes, les menaçant de mort, pour les torturer et les violer".

Le violeur récidiviste Fabrice Anthamatten passait pour un détenu modèle. C’est pourquoi l’appareil de la bureaucratie judiciaire pouvait continuer à dormir sur ses deux oreilles, sans jamais devoir se poser les questions, pourtant très habituelles, de la dangerosité criminelle. Alex Baur dénonce,dans Die Weltwoche, une grossière erreur d’appréciation de la dangerosité criminelle de la part des soi-disant experts.

"Si on avait fouillé plus tôt la cellule 468 de la prison de Champ-Dollon, le détenu Anthamatten n’aurait probablement jamais bénéficié de sorties accompagnées." Ce que M. Alex Baur ignore, c’est que l’idéologie psychiatrique faussée du monde médical considère que la fouille des cellules, dans le cadre de la surveillance "sécuritaire normale" des détenus, est antithérapeutique. Plus la médiocrité, l’incompétence et l’amateurisme des "psy" est évidente pour tout le monde, plus l’arrogance des soi-disant thérapeutes est grande pour tenter de masquer l’ignorance générale en matière de sécurité. À l’ignorance de la criminologie élémentaire s’ajoute non seulement l’ignorance des règles de la vie en prison, mais aussi et surtout la contestation de la hiérarchie.

Le refus d’appliquer des règles de sécurité explique le destin funeste d’Adeline.

"Avec le recul, aujourd’hui, bien des points semblent avoir été traités avec une négligence absurde". Ici encore, M. Alex Baur veut ignorer le "monde psychiatrique de l’absurdie" qui règne en milieu carcéral.

La preuve : "Véronique Merlini, directrice de longue date du département La Pâquerette de Champ-Dollon était contre la fouille des cellules. Même un détenu a un droit à la vie privée, prônait-elle".

"Le régime de La Pâquerette était plutôt permissif", c’est-à-dire anarchique et moralement délétère.

C’est pourquoi, le programme sexothérapique pratique impliquait que pour "pour nombre de détenus, les visites aux prostituées étaient fréquentes".

Le déni de la réalité était si général que "pendant plus de trente ans, La Pâquerette était considérée comme un exemple de réinsertion sociale que la psychiatrie judiciaire genevoise présentait non sans fierté".

"Suite à l’affaire Adeline, le rapport Ziegler, ancien conseiller d’État, fait apparaître l’incroyable laisser-faire qui régnait à La Pâquerette. Là encore, M. Alex Baur veut ignorer le spontanéisme psychothérapeutique qui résulte de la paresse mentale et de l’attitude générale propre à favoriser l’incompétence et la paresse.

Le fait que "Véronique Merlini, la directrice (était) historienne de formation" confirme la "tolérance" des autorités pour l’incompétence et l’amateurisme dans la direction des soins. La commission de dangerosité ?

Elle devait fonctionner sur le même mode l’incompétence et de l’amateurisme, mais sûrement aussi avec une sorte d’indifférence coupable, en ce qui concerne la sécurité des sorties des détenus.

Au sein de l’appareil judiciaire et psychiatrique genevois, les nombreuses personnes impliquées, soi-disant coresponsables, ne se sentaient pas compétentes. En clair : coresponsable signifie irresponsable.

M. Alex Baur critique une expertise psychiatrique bâclée, contresignée par Gérard Niveau, psychiatre et spécialiste en médecine légale, une "opinion irresponsable", qui témoignait sans preuve de "l’amendabilité" supposée d’Anthamatten et du risque de récidive "modéré". Encore l’ignorance et l’indifférence coupable.

M. Alex Baur remarque que c’est précisément cette "opinion convenue et irresponsable" en forme d’expertise, qui passait totalement à côté de sa personnalité psychopathique qui a permis le transfert de ce détenu dangereux à La Pâquerette. La lâcheté irresponsable et la médiocrité des experts rémunérés sont à l’œuvre quand le professeur Niveau croit pouvoir se protéger, quand il souligne qu’il n’a fait que contresigner l’expertise, pourtant rémunérée, tout comme dans l’affaire Dubois d’ailleurs. Si on en croit le Dossier de M. Alex Baur, ce serait donc un "récidiviste du genre". Comment un expert ne peut-il pas honorer sa signature ?

Pourquoi un tel expert, sans honneur, n’est-il pas encore radié de la liste des experts ?

M. Alex Baur poursuit : "Dès le mois de février 2013, la directrice de La Pâquerette avait pris contact avec l’Association Anima qui proposait des séances d’équithérapie". En clair, il s’agit de faire croire que les "ballades à cheval" auraient une valeur psychothérapeutique. Si on est sain d’esprit, on peut penser que le programme sociothérapique volait très bas, "au ras des Pâquerettes", avec les "prostituées thérapeutiques.

Il semble que les décisions irresponsables de l’autorité genevoise d’exécution des peines étaient du même tonneau et volaient aussi bas, au ras des Pâquerettes. M. Alex Baur constate que Fabrice Anthamatten faisait confiance à la "qualité suisse" en commandant "un couteau spécial auprès de l’entreprise Victorinox".

On aurait pu espérer bénéficier de la même "qualité suisse" dans la surveillance des détenus par le personnel pourtant prétendument qualifié de La Pâquerette. Il est possible, sinon probable qu’on voudra faire peser une responsabilité sur la victime. C’est le même état d’esprit qui explique la note en bas de la publicité : "l’abus d’alcool est dangereux". En réalité, les producteurs et commerçants nient le fait que l’alcool soit un produit dangereux. Pour que les affaires continuent, seul l’abus est dangereux et seul le buveur est coupable.

M. Alex Baur : "En octobre 2000, la "Cour correctionnelle" avec jury de Genève a condamné Fabrice Anthamatten à 18 mois de prison "avec sursis" pour avoir violé(alors que le viol est pénalement qualifié de "crime") une touriste française âgée de 29 ans à Genève. Un verdict scandaleusement clément. Et c’est pourquoi "le ministère public a fait recours auprès de la Cour de cassation contre ce verdict qui, en octobre 2001, a été corrigé avec une peine de cinq ans de réclusion".

Pendant ce temps, après un mois de détention provisoire, il a pu "perpétrer son prochain viol".

"Le 4 novembre 2003, la Cour d’Assises du Département de l’Ain a condamné Fabrice Anthamatten pour viol aggravé et vol avec arme à quinze ans de réclusion criminelle… Le violeur récidiviste était devenu beaucoup plus brutal. Les psychiatres de la médecine légale française ont décelé un "caractère pervers manifeste et bien installé et "l’apparence d’une pseudo adaptation". Ils "ont attiré l’attention sur le danger qu’il représentait".

"La Pâquerette était une unité de détention spéciale de l’établissement pénitentiaire de Champ-Dollon, à Genève. Mais La Pâquerette n’était pas placée sous le contrôle du département de la sécurité, mais sous celui du département de la santé. C’est pourquoiles détenus n’étaient pas considérés comme des délinquants, mais plutôt comme des patients qu’il s’agissait de soigner". Pourquoi ? Comment ? Sur la base du le programme sociothérapique qui reposait sur les ballades à cheval et l’aide des prostituées.

La rivalité médiocre de la psychiatrie judiciaire genevoise s’est toujours opposée au modèle zurichois "trop strict". C’est-à-dire un modèle trop rigoureux, trop fiable et trop sérieux, pour les adeptes du laisser-faire.

À La Pâquerette, le programme sociothérapique pour les assassins et les violeurs donnait la priorité à la sphère privée des détenus, c’est-à-dire que la priorité était donnée au fonctionnement de la "non-prison".

"Le psychiatre Ariel Eytan était responsable à l’époque de l’Unité de psychiatrie pénitentiaire. Il était chargé du suivi de Fabrice Anthamatten en détention. Ignorant les documents versés au dossier, il n’a (pas) évalué la dangerosité du récidiviste…"

On lit dans Le Temps ce témoignage accablant du psychiatre Eytanen faveur de la "non-prison" : "L’incarcération doit rester une mesure ultime". S’étant montré en échec manifeste avec les criminels adultes, on lui confie des mineurs : "Le docteur Eytan, responsable de l’unité de psychiatrie pénitentiaire des Hôpitaux universitaires de Genève, revient sur les résultats" fumeux d’une étude bâclée, "menée au centre de détention et d’observation pour mineurs de la Clairière, qui montrent que les adolescents qui y séjournent sont en mauvaise santé physique et psychique. Sur les 314 pensionnaires de l’année 2007, 195 ont été vus par un médecin. Parmi ces derniers, 80% souffraient d’un problème physique, et les "troubles mentaux" étaient également très présents". En matière de journalisme, Le Temps se moque des vérités criminologiques !

Dans cette parodie de témoignage scientifique, le docteur Ariel Eytan se complaît dans les fumeuses abstractions universitaires, inventées derrière son bureau et dans ses livres. Il ne peut convaincre personne en voulant transformer les mineurs délinquants en malades mentaux qui soufrent en commettant de multiples cambriolages en toute impunité.

La déformation professionnelle et la justification de son poste lui font dire des inepties, à savoir que "88% des 195 adolescents adressés au spécialiste présentaient au moins un diagnostic psychiatrique. Troubles du comportement, abus de substances licites ou illicites (surtout du cannabis), beaucoup de tabagisme, troubles de la personnalité liés à des automutilations ou des prises de risque inconsidérées, réactions aiguës au stress, sont les pathologies les plus fréquentes".

Devant l’ineptie de telles déclarations, l’étude de criminologie critique montre que ces diagnostics, qui sont portés sur des comportements, ne sont pas significatifs de pathologies psychiatriques. Il est clair que les propos du docteur Ariel Eytan ne sont que des mystifications sans rapport avec la réalité.

Ubu en a rêvé, Ariel Eytan l’a dit. Quel talent ! Pas étonnant qu’on lui ait confié des responsabilités !

Le Temps, une référence molle en matière de journalisme d’opinion, voudrait en faire un chouchou des médias de la gauche bien-pensante : "Il faut que tout le monde fasse attention de garder l’incarcération comme une mesure ultime, et que celle-ci soit aussi brève que possible, pour éviter des ruptures familiales, scolaires ou sociales". Les socialistes au pouvoir en France nous vendent le "dogme de la prison", comme "l’école de la délinquance" et comme un poison pour les mineurs délinquants, même multirécidivistes.

La plupart des mineurs délinquants, qui n’agissent pas en famille comme les gens du voyage venus de l’est de la Roumanie et des Balkans, sont en rupture avérée avec l’école, la loi et la famille.

L’école de la délinquance, c’est avant tout l’école de la rue, l’école des sans-loi, l’école de la violence.

Le désarroi légitime de l’idéologie socialiste faussée en matière de délinquance, dont le fléau devient de plus en plus manifeste à tout le monde, ne signifie pas la fin de la tyrannie idéologique de la bienveillance.

Les vertus soi-disant thérapeutiques de "l’amour évangélique des ennemis" de la société qui travaille, selon la prédication inepte de l’État-PS, n’ont pas fini de créer du désordre et de faire des ravages !

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